La théorie de l'attachement : Pourquoi et comment ?

Je ne peux pas commencer à parler d’attachement sans vous parler de la théorie de l’attachement de notre cher John Bowlby. Ce dernier était un psychiatre et psychanalyste surtout connu pour sa théorie de l’attachement : il a beaucoup étudié l’impact des évènements sur les comportements des enfants.

Concernant la théorie de l’attachement, John Bowlby est convaincu (et moi aussi d'ailleurs) que les liens émotionnels formés entre un enfant et ses figures d’attachement (généralement ses parents) sont cruciaux pour son développement psychologique et ses futures réponses aux évènements de la vie.  

Un attachement « inné » est à l’origine grâce à des comportements instinctifs de l’enfant : les sourires, les pleurs, le fait de s’accrocher etc. qui crée un lien primaire d’attachement dans un premier temps.

Il pense également que les interactions précoces avec ses figures d’attachement influencent leur perception de la relation et leur comportement social tout au long de leur vie.

Et là vous vous dites : « Quelle pression ! Il faut être parfait pour son enfant, sinon ça va déraper et ce sera de notre faute »              

PAS DU TOUT !

Ne soyez pas parfait mais soyez PRÉSENT : Physiquement et de manière qualitative. Que ce soit dans les moments de rires ou en rappelant les règles et les interdits (la frustration fait partie de la vie, il ne faut pas forcément l’exclure à la vie de votre enfant), votre présence et votre investissement dans la relation avec votre enfant est la clé.

Être disponible physiquement et émotionnellement : Ce n’est pas les heures passées avec votre enfant qui est important (même si un lien ne se crée pas en deux minutes, soyons honnêtes) mais la qualité du moment et votre disponibilité : le bain, un jeu, le rituel du coucher, un repas partagé etc.  

Ne culpabilisez pas d’aller travailler 5 jours et de voir votre enfant « que quelques heures la semaine » mais profitez de ces quelques heures pour être réellement présent et à l’écoute.

Personne n’est parfait et votre enfant ne vous demande pas de l’être, il cherche votre présence pour créer du lien et pouvoir venir se ressourcer quand il en a besoin.

Ce sont les interactions que nous avons avec nos enfants qui leurs apprennent qui ils sont et quelles attitudes adopter dans les bons moments comme dans les épreuves de la vie.

Chaque geste / parole / acte du quotidien créé des nouvelles connexions neuronales qui forme les réseaux de la mémoire et de l’attachement. Les répétitions, des réponses fiables et cohérentes face aux besoins de l'enfant, au quotidien, permet à votre enfant d’appréhender chaque étape de sa journée. Plus vous êtes fiable et prévisible dans vos réponses, plus votre enfant sera rassuré et un attachement sécure se mettra en place. C’est ce qu’on appelle le « caregiving parental ».

L’attachement peut être expliqué sous plusieurs formes, certains parlent de PARC (protection, attention, réconfort, confiance) pour le définir, d’autres peuvent parler d’attachement sécure, de théorie de l’attachement, de caregiving mais tous s’accordent à dire qu’il faut être disponible. Plus vos réponses en tant que parents sont les mêmes, plus les liens vont se créer naturellement.

Ce que vous transmettez à votre enfant va forger leur manière de voir la vie, de l’affronter et d’être confiant.

Cet attachement se traduit par une certaine sécurité physique et affective au quotidien. Chaque enfant a besoin d’un équilibre entre proximité et exploration. Il faut qu’il puisse remplir sa jauge de sécurité affective de temps en temps dans la journée pour ensuite aller explorer le monde. Vous n’avez jamais constaté que votre enfant vient sur vous, dans vos bras quelques minutes puis retourne jouer ? Voici un exemple parfait de remplissage de sa jauge et de confirmation d'un attachement sécure 😉.

Certains enfants en ont plus besoins que d’autres et c’est ok, chaque enfant est unique ne l’oubliez pas.

Quand créer ce lien si fort ?

Ce lien d'attachement se met en place majoritairement sur la première année et se tricote au fils des années, surtout les trois premières. Ne vous mettez pas la pression à vouloir trop bien faire, soyez à l’écoute de vous et votre enfant et un lien magnifique et unique se créera.

Chaque co-parent aura son lien spécifique, même s’il ne se dessine pas de la même manière ni au même moment.

La peur de ne pas réussir à créer du lien suite à un évènement après la naissance (dépression postpartum, séparation à la naissance, problématique spécifique etc.) est légitime et surtout ne restez pas seul(s), demandez du soutien extérieur, faites-vous accompagner, un lien fort peut se créer n’importe quand.  

& l’influence de notre propre histoire ?

Nous n’avons peut-être pas tous eu une enfance avec un attachement sécure mais ce n’est pas une fatalité et il est possible d’inverser la tendance en utilisant son histoire pour parfaire celle de son enfant. Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à en parler avec votre entourage, des professionnels pour vous ôter ce poids et vous permettre d’être ce que vous voulez être pour votre enfant.

Je me suis concentré ici sur le lien parent – enfant mais cela fonctionne dans n’importe quelle relation. Quand on est capable d’être présent pour ceux qui sont importants pour nous, nos relations s’épanouissent, notre cerveau est en pleine forme et notre vie à davantage de sens.

J’espère que cet article vous a apporté ce que vous cherchiez. Je ne peux vous dire qu’une chose : faites-vous confiance 😊

A très bientôt !