Les émotions : Comment accompagner mon enfant ?
- Adeline Huck

- 3 mars
- 4 min de lecture
Tout d'abord, qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion est un état physique déclenché par une situation, qui ne dure seulement quelques secondes pour ensuite laisser la place au sentiment, qui lui peut persister plus de temps.
Nous parlons souvent de 4 grandes émotions
- La joie
- La colère
- La tristesse
- La peur
J’aime bien y ajouter deux autres : La sérénité et l’amour :)
& oui comme dans le livre, très apprécié des enfants : La couleur des émotions.
Si vous ne le connaissez pas, je vous invite à le lire, c’est une PÉPITE ! Il décrit chaque émotion et permet à l’enfant de pouvoir les reconnaitre, les trier et les comprendre.
Le sentiment, lui, est un ressenti profond et non physique, qui peut durer plus ou moins longtemps et prend la place de l'émotion.
Chaque personne met le ou les sentiments qu’il ressent à travers son émotion à l’instant T : La colère par exemple peut être accompagné d’un sentiment de frustration face à une situation et d’un sentiment d’injustice face à une autre situation.
En tant qu’adulte, nous pouvons avoir du mal à nommer nos propres émotions et surtout à les accepter. Alors imaginez pour un petit être de 2 ans qui commence tout juste à ressentir des émotions dans son corps ? Elles peuvent être déclenché à tout moment face à une multitudes de situations quotidiennes : son autonomie, le cadre et les limites, la frustration, l'obligation de "partager" etc.
L'enfant ne peut les gérer, les analyser et prendre du recul c’est pourquoi nous parlons souvent de « tempête émotionnelle ». Cette tempête fait référence à ce qui se passe dans le corps de votre enfant, il peut ressentir tout un tas de choses et ne peut les gérer, comprendre la situation et trouver une solution pour apaiser son émotion. Seul l’adulte peut l’aider à affronter tous ces chamboulements.
Le rôle de l’adulte
C’est à ce moment-là, dans son apprentissage, que l’adulte a un rôle clé dans l’accompagnement de ces dernières :
- En les nommant : Et oui, tout simplement, un enfant ne sait pas ce qu’est une émotion, et il peut ressentir de la peur par exemple, dans plusieurs situations, il est donc important de juste pouvoir poser des mots : « je vois que tu as peur, c’est bien ça ? Peux tu m’expliquer ce qui te fait peur ? Viens, je vais t’aider » etc.
- En les accueillant et en les validant : Oui, face à un autre enfant qui lui pique son jouet, il peut ressentir une émotion forte de colère et/ou de tristesse. Il est important de les accueillir et de ne pas les nier : « je vois que tu es en colère, il n’avait pas à te piquer le jouet sans demander, viens nous allons trouver une solution ensemble »
(Même si pour nous, adulte (car nous avons la capacité de raisonner), cette situation semble futile. Pour l'enfant, à ce moment là il voulait ce jouer là et ne voit pas la possibilité de l’avoir plus tard ou d’en prendre un autre).
- En laissant passer la charge émotionnelle et ensuite en l'accompagnant : Mettre l’enfant à l’écart, au calme, si elle celle-ci est trop forte. Lui proposer un câlin, ou simplement de l’espace pour qu’il puisse l’exprimer. Lors d’une tempête, l’enfant n’est pas en capacité d’écouter ce que vous avez à lui dire pour gérer cette émotion. Attendez un instant puis discutez avec lui de ce qu’il vient de se passer : reposer le cadre si besoin, rassurer l’enfant, lui permettre de mettre des mots et trouver une alternative pour exprimer sa colère par exemple (coussin des émotions, peluche, relaxation et respiration).
Attention, accompagner l’émotion sur le moment ne veut pas dire la cautionner. Mettre des mots puis des explications sur la situation, voilà toute la différence.
Nos émotions à nous, adulte
A travers cette article, je veux tout simplement vous permettre de vous poser et d’essayer d’envisager la gestion des émotions d’un enfant. Et pour ce faire, il faut pouvoir nous aussi, en tant qu’adulte, exprimer nos émotions et pouvoir y mettre des mots.
Il est tout à fait possible, devant un enfant qui teste une limite de lui exprimer ce que l’on ressent : « Écoute, là j’ai besoin de prendre de la distance, je me sens un peu en colère et triste à la fois, je préfère m’éloigner et nous discuterons ensuite ».
L’enfant comprendra alors que maman / papa aussi ont des émotions (positives ou négatives), les expriment et arrivent à les gérer. Par la suite, il en fera de même et vous verrez, il sera même en capacité d’accompagner vos émotions à vous 😉
Ne minimiser pas vos émotions / vos sentiments : Exprimez-les et tentez de les comprendre, ce ne sera que bénéfique pour vous et votre enfant.
Les dérives éducatives
Attention aux déformations de la communication positive, des méthodes Montessori qui sont parfois exposées par des personnes qui n’en ont pas compris le sens profond.
L’éducation positive et la communication non violente ne veulent pas dire « aucune frustration pour mon enfant, zéro cadre et zéro limite, à lui de décider ce qu’il veut faire ».
Au contraire, l’éducation positive reflète un cadre CLAIR et DÉFINIT par les parents, qui rassure et apporte de la sécurité physique et affective à l’enfant. Valider et accompagner la colère de votre enfant suite à une limite franchise ne veut pas dire que vous la cautionnez, au contraire, vous validez sa colère, sa frustration par contre vous reposez le cadre derrière en lui exprimant que la règle ne changera pas.
Accompagner de façon quotidienne les émotions de votre enfant permet tout simplement d’accompagner au quotidien vos propres émotions. Des parents qui expriment leurs émotions, qui arrivent à les « gérer » et qui posent des mots sur les émotions de leurs enfants, permettent à ces derniers de les apprivoiser et de les maitriser de manière plus sereine et naturelle.
Alors pour pouvoir accompagner votre enfant, prenez soin de vous, de votre santé mentale et ne cachez pas vos propres émotions, vos propres peurs.
Votre bien être parental est tout aussi important, ne l’oubliez pas ! 😊
A très bientôt !



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